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Le Journal des arts, 28 janvier 1903

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Le Journal des arts
28 janvier 1903


Extrait du journal

Salles nouvelles, disons-nous, peutêtre vaudrait-il mieux dire, songeant au butin nouveau qu’elles recueillent, salles renouvelées. Leur âge n’est guère cependant que d’une existence humaine comptée en sa moyenne ordinaire, ainsi qu’il est d’usage aux Compagnies qui nous assurant sur la vie, jalousement escomptent surtout noire mort. Les galeries d’accès difficile et de hauteur vertigineuse que dissimulent, derrière leur magnifique décor, les façades fameuses de la cour carrée et l’inutile mais pompeuse colonnade, pourraient raconter des historiettes amusantes, revendiquer aussi une place glorieuse dans l’histoire de notre chère France et de notre art national. La même, du moins à peu près, où nichent les hirondelles, voici cent ans écoulés à peine — l’espace est assez court aux annales d’un grand pays — des ateliers s’ouvraient, hospitaliers au labeur fécond. Les modèles s’essoufflaient un peu à gravir les mauvais escaliers ; et le cœur de plus d’une en battait la chamade, prêt à se rendre à quelque élève du grand David ou du sombre Girodet. Le maître lui-même ne se risquait pas, sinon de loin en loin, à de telles ascensions. Mais les disciples étaient jeunes ; et c’est pour précipiter les enjambées vers les greniers, aussi bien que vers l’espérance et la gloire. Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! ou du moins, qu’on était bien à vingt ans. Nos jeunes gens d’aujourd’hui ne reprendraient plus bien volontiers en chœur ce refrain de Béranger. Mais, en l’an X, l’an XI, de la liberté et de la République — on en parlait encore par habitude —■ que de rêves bercés, épanouis là-haut ! Que de rires et que de chansons ! Les moineaux et les rapins, gamins de Paris, les uns comme les autres, gazouillaient de fraternelle compagnie. Ils voisinaient, et de plain-pied ou d’une libre envolée, ils pouvaient, sans déserter leur domaine aérien, faire l’école buissonnière. Ainsi (pie Nabuchodonosor fil à Babylone, d’aucuns, élèves facétieux ou gardiens épris d’agriculture, O fortunatos nimbus sua si zona, point agricoles !...
Journal des arts

À propos

Le Journal des arts, chronique hebdomadaire de l'Hôtel Drouot, est une feuille culturelle illustrée fondée à Paris en 1879. Dirigé par Auguste Dalligny, elle propose à son lectorat un panorama de l’actualité et du marché de l’art, présentant aussi bien les expositions en cours que les programmes et résultats des ventes.

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