Extrait du journal

Eh bien ! ce chef d’empire qui a capitulé à Sedan avec surabondance d’ignominie, ne craint pas de dire au premier ministre de son vainqueur, pour obtenir d être bien^ traité, qu’il n’a jamais voulu la guerre, qu ii n est coupable de rien, et que le sentiment public en France a été seul coupable de tout. Cet homme d'aventure, qui, hélas ! a porté chez nous un sceptre ramassé dans le sang du 2 décembre, cet homme, après avoir tout compromis, se dérobe môme à la responsabilité constitutionnelle, et rejette sur le pays qui est sa victime le poids immense de ses torts. L’auteur de tant de désastres sépare sa cause de celle de la nation qui se débat dans le profond abîme où il l’a précipitée! Rien de pareil ne s’était rencontré dans l’histoire de notre pauvre France qui fut si longtemps une France glorieuse.^ On peut se tromper dans la direction d’une entreprise de guerre, on peut être vaincu ; mais mentir de peur d’être puni après avoir amoncelé les ruines et les humiliations, c’est une rare bassesse, une prodigieuse lâcheté....