Extrait du journal

Est-ce la communauté du berceau intellectuel, dont plus de mathématiciens que de littérateurs sont sortis, qui m'a intéressé à l'œuvre de Marcel Prévost, dès ses premiers livres ? Est-ce nos rencontres et nos rapides échanges d'idées quand nous réunit, pour la première fois, le hasard du Comité organisant le Centenaire de l'Ecole Polytechnique, qui m'y a fait prendre, depuis ce temps, cet intérêt plus vif encore ? Je voudrais m'isoler de tout sentiment suspect de camaraderie pour parler de lui et, il y a quelque temps encore, je n'en aurais pas été sûr. Mais, après l'apparition de son dernier livre : le Jardin secret, je n'ai à craindre aucune complicité affectueuse dans mon admiration, aucune complaisance inconsciente dans mes louanges. L'œuvre est vraiment forte et belle et m'eût pris certainement, n'eusséje connu son auteur ni le lien qui nous Unit. Non pas que Marcel Prévost y ait donné une formule nouvelle de sa pensée; mais il y a donné, à celle qu'il s'était appropriée, dès le début, une clarté plus grande, et, pour ainsi parler, une plus grande limpidité scientifique....