Extrait du journal

VERDUN, 9 novembre. — Hier lundi, à huit reprises dans la journée, sous un-pâle soleil de deuil et de gloire, un fourgon funèbre s'arrêta au pied des hauts murs de la citadelle. Là, devant une 'oompagnie d'honneur figée d'émotion plus encore que de respect, chaque cercueil fut présenté au salut des armes, cependant qu'une voix brève et contenue répétait par huit fois la môme formule : « Pour le soldat inconnu qui va provisoirement être déposé ici et pour tous les morts inconnus qui reposent dans les champs de bataille, ouvrez fe ban. »...