Extrait du journal

Au bruit tonnant des canons de la batterie triomphale, par l'allégresse des Te Deum, l'éclat guerrier des processions, la fête énorme et épique des cent quatrevingt-trois départements de l'empire français, la France, il y a moins d'un siècle, célébrait la Saint-Napoléon. Fête religieuse et civile, elle réunissait à la date du 15 août ceux qui exaltaient l'empereur et ceux qui le remerciaient d'avoir relevé dans la patrie pacifiée les autels brisés par la Terreur. C'est, en effet, le Concordat, signé le 26 messidor an IX (15 juIllet i801), qui avait rétabli la grande t'été catholique de l'Assomption, et c'est à cette date, où les églises retentissaient d'actions de grâces, qu'avait été promulgué, l'année suivante, le sé'natusconsulte appelant Napoléon Bonaparte au consulat à vie. Ainsi, tout naturellement, dans une fête qui commémorait ce double souvenir, devait se célébrer le nom de l'homme qui rappelait les Gaules à leurs grands destins. On vit alors ce petit phénomène : les almanachs annoncèrent le 16 août comme étant la Saint-Napoléon, tandis que, de temps immémorial, c'était la Saint-Roch. Piètre...