Extrait du journal

La seconde mesure est le refoulement. Son application relève de tous les préfets. Il consiste à refuser le permis de séjour, quand il est périmé. Ce refus est suivi d'une « invitation » à quitter le territoire dans un délai donné. Une invitation : il n'y a pas d'autre mot. Le refoulement une fois notifié — monnaie courante des commissariats spéciaux dans les préfectures et les gares - il est impossible d'en surveiller, même de loin, l'exécution. On ne peut flanquer de deux agents, jusqu'au guichet de la station, chacun des milliers d'indésirables à qui le séjour des Bouches-du-Rhône, des AlpesMaritimes ou de la Seine est annuellement fermé. Le refoulé, d'ordinaire, est un agitateur, un homme de bande ou d'expédients. Sanction en cas de contravention : un à cinq francs d'amende. Bien entendu, on trouve dans les grandes villes des gens qui en sont à leur douzième refoulement et ne s'en portent pas plus mal....