Extrait du journal

Pourtant, la nécessité de réunir nos postes du Sud-Algérien avec nos établissements du Soudan, du Niger et du Sénégal ne fait doute pour personne. La caravane passe, mais combien lentement ! Trois mois sont nécessaires, et au prix de fatigues inouïes, pour faire la « traversée ». Nos méharistes, sous les ordres du colonel La-perinne, ont accompli, récemment, des randonnées magnifiques, assurant le contact avec les Touareg ; mais cela ne suffit pas. C'est toujours à recommencer. Avec de telles distances, la surveillance constante, c'est-àdire l'arrivée inopinée et toujours possible du maître n'est pas réalisable. Le désert est plein d'échos : si une troupe se met en marche à un bout, ses premiers pas résonnent jusqu'à l'autre frontière.La méfiance vole sur l'aile des vents et l'expédition trouve l'embuscade et le poison là. où elle espérait l'oasis et la source....