Extrait du journal

Quelques kilomètres après le poste, la route commence à revêtir cet aspect tragique qui désormais ira crescendo et qui vous quittera pantelant, « groggy », ne vous laissant plus la faculté de penser, mais seulement celle, purement mécanique, d'enregistrer des images à la suite les unes des autres, sans pouvoir ni les analyser ni les classer. Ce sont d'abord quelques carcasses de camions et d'automobiles qui ont brûlé et qui gisent, noircies, lamentables comme des choses mortes, sur les bascôtés de la route. Mais, de toute évidence, ces « cadavres » sont déjà anciens, aussi les regardez-vous avec un petit air supérieur et blasé :...