Extrait du journal

Le personnage même de M. Soury donne une singulière autorité à son intervention. En vérité, ce n'est point un esprit à la suite, mais un des penseurs les plus audacieux de notre époque — qui peut-être lui en a tenu rancune — le solitaire qui vient ainsi prendre rang dans l'armée nationale 1 Par sa seule présence dans ce débat, sans discussion et à la manière brutale d'un fait, il prouve l'erreur de la classification qu'un La visse n'avait pas craint d'autoriser : « Les dreyfusards, essayaient de dire nos adversaires, ce sont tous les hommes d'intelligence libre et hardie ; les antidreyfusards, tous les hommes attachés au passé par leur timidité et leur servitude d'esprit. » Au banquet offert à M. Berthelot en avril 1895, et dit Banquet de la Science, M. Jules Soury devait prendre la parole pour saluer dans l'illustre chimiste un précurseur de la conception mécanique de l'univers. Des raisons de famille l'empêchèrent, mais le journal de M. Clemenceau s'honora de publier son discours, page puissante où le savant exposait ce qu'est la science. Ah !...