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Le Journal, 24 avril 1912

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Le Journal
24 avril 1912


Extrait du journal

C'est un homme qui, vingt heures sur vingt-quatre, vit avec des enfants et, tandis que ceux-ci, d'année en année, s'évadent vers le bel avenir, use son corps et son âme. dans l'abrutissant travail des surveillances. C'est un jeune homme qui, le plus souvent, devient Jà un vieiî heaume, rivé à la niche — une chambre dont, pour les soirs où il n'est point c de dortoir », il doit encore payer cent francs le locati sommaire et à la triste pâtée (fayots, bouillis et portions maigres, contre quoi il lui faut encore, sur son salaire de famine, allonger cinq cents francs). C'est, enfin, un être voué à la misère sous une apparence décente, à la solitude parmi la foule des égoïsmes ; un être condamné aa célibat obligatoire, contraint en pleine vigueur physique et en plein épanouissement moral à se dessécher ainsi qu'un moine laïc, un eunuque. Oh! sans doute, ici nul statut spécial de mariage, mais seulement des conditions de vie telles que toute vie normale est rendue,...

À propos

Fondé en septembre 1892 par Fernand Xau, le quotidien Le Journal fut l’un des titres de presse les plus importants au début du XXe siècle. Modéré, parfois frileux, il séduit une large audience populaire par son contenu littéraire de qualité et la collaboration de grandes signatures. D’une sensibilité républicaine à ses débuts, il s’en détache peu à peu pour adopter une ligne davantage nationaliste et anticommuniste – assurément de droite – sans jamais côtoyer les extrêmes.

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