Extrait du journal

Difficultés tout d'abord du côté de l'Autriche. En rejetant les propositions si modérées de la Serbie, le cabinet de Vienne s'est placé dans une position fort délicate. Il avait une issue élégante : c'était de se montrer moins intransigeant que son représentant à Belgrade. Il a préféré — et c'est tout à fait dans sa manière — s'opiniâtrer dans sa rigueur. Un communiqué officieux s'efforce de démontrer que la réponse de la Serbie manque de sincérité et n'assure aucune garantie d'exécution. Bien plus, les journaux viennois inspirés parlent de réclamer une indemnité de deux cents millions. Excusez du peu. On assure, d'autre part, que l'Autriche, qui n'a encore pris que des mesures d'armements renforcés dans huit circonscriptions militaires, proclamerait aujourd'hui la mobilisation générale et commencerait* même les hostilités.' Elle serait décidée à ne pas traiter avant d'avoir pris des gages en occupant une partie du territoire serbe. Si cette prétention se confirmait, elle menacerait de balayer les dernières chances de paix, car la Russie pourrait difficilement rester indifférente à une telle provocation....