Extrait du journal

Pas un sans doute des officiers qui avalent ramené chez eux Ahmed ben Larbi et les autres n'ignorait que l'Empire contribuait, plus que jamais au ravitaillement de la France occupée et de la mère patrie en généra!. Mais ils ne savaient comment nous parvenait ce ravitaillement. Ils le savent désormais. Quand ils quittèrent Oran, le paquebot sur lequel ils avaient traversé à l'aller avait levé l'ancre. C'est sur un cargo d'un gris pareil à celui du longcourrier qu'ils allaient rejoindre Marseille. Autre navire, autre chargement. Dix mille et quelques moutons justement à bord — Panurge lui-même n'avait trouvé sur mer pareil troupeau — serrés comme des sardines en boîte dans des boxes de fortune, des parcs en planches développés sur tout le pont. Plus d'autre mélopée le soir qu'un concert de bêlements. Des odeurs de suint dans le vent iodé. Et le remous de mascaret des vagues étend comme un magma de toisons, si serrées, que lehr laine semble tisser un unique et somptueux tapis sur l'onde elle-même, que froisse pourtant un mistral léger. Autre chargement, mais même itinéraire. La côtelette de pré-salé aussi mninLcliant fait sa croisière espagnole....