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Le Libertaire, 5 mars 1925

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Le Libertaire
5 mars 1925


Extrait du journal

G. Saint-Fai. Pnr un triste temps de pluie je passe près du journal qui a la prétention de tout dire... Quelle suprême dérision I (propre a notre temps de camouflage éhonté) Faubourg Poissonnière. Après avoir passé devant les immenses rotatives et l’imprimerie en éveil du journal du tout en or Bunau-Varilla... seigneur moderne ; un « autre » immeuble affecté au trafic du crédit et de la banque en impose par ses dimensions (toujours sur la gauche) à l’angle de la première rue qui rejoint le faubourg Montmartre : à bars ouverts toute la nuit. Sous un immense porche, dans l'angle des marches en retrait du trottoir git accroupie près d'un cabas une détresse humaine qui a dressé sa tente passagère *t habituelle dans le coin le plus sombre. Est-ce un homme, est-ce une femme ? Je n’ai jamais tenu à vérifier ce doute, je me contente chaque fois que je passe par là de constater que la bête humaine qui n’a pas « su » organiser sa vie est toujours là....
Le Libertaire (1895-1972)

À propos

Le Libertaire ou « le journal des anarchistes » est un hebdomadaire lancé en France en 1895 – soit sous les Lois Scélérates - par Louise Michel et le militant Sébastien Faure. Pendant la Première Guerre mondiale, le journal paraît clandestinement. En 1945, le journal est présenté comme « l’organe de la Fédération anarchiste ». Le Libertaire bénéficie alors de contributions prestigieuses, telles que Georges Brassens, André Breton, Albert Camus.
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