Extrait du journal

Buzot. L'n grand nombre de citoyens, et de citoyens les plus pauvres , ont été arrêtés dans vos départements, et notamment dans celui d’Eure et Loire. Au milieu de ces précautions qui tombent sur les plus indigents; car les grands coupables échappent; ce qui m’étonne le plus , c’est qu’on les trame, à Paris , à travers une espace de cent lieues et plus f comme s’ils ne louvoient être aussi bien jugés par les tribunaux criminels de leur endroit qu’au tribunal révolutionnaire. Qu’arrive-t-il ? vos prisons regorgent ici, votre tribunal est obstrué , et des familles entières, qui n’ont pour soutien que les bras des malheureuses victimes que vous entassez ainsi, languissent dans la misère. Un journalier, entre autres dé mon département, <1 reçu< on assignat de 60 livres en partant ; il a tout consommé dans la route : il ne lui reste plus que la douleur d’avoir laissé sa femme et ses encans sans secours. Il est encore un autre article : quand vous avez mis entre les mains du tribunal révolutionnaire un grand pouvoir , votre intention n’a pas été de perpétuer dans ces places des hommes , qui, accoutumés à condamner leurs semblables , contractent une habitude de verser le sang. D ailleurs les poix qui sont la base des jugements de ce tribunal, sont extrêmement rigoureuses, et.ont une top grande latitude : il est teins que l’pin> salie si vous ne mettrez aucune différence entre des propos indiscrets et une provocation directe au mépris de vos poix. Je demande donc le renvoi au comité de législation de ces trois questions :...