Extrait du journal

L'APPEL Les récentes instructions données par M. le comte de Paris au parti royaliste auront pour effet de substituer à l'union conservatrice l'union plébiscitaire. L'union conservatrice était plutôt une ligue de défense sociale qu'un programme de gouvernement, et elle ne pouvait être autre chose. On comprend à merveille que des conservateurs qui servent les mêmes intérêts et professent les mêmes croyances se fussent alliés contre une tyrannie révolutionnaire qui n'avait précisément pour principe et pour fin que de détruire ou d'outrager tout ce qu'ils aimaient ensemble. Ils pouvaient combattre ainsi la Républiq'ue ils ne pouvaient la remplacer. Il était permis d'admettre, à la rigueur, qu'ils auraient la majorité dans la Chambre prochaine, et qu'ils prendraient avec elle possession du gouvernement mais ce retour au conservatisme anonyme qui n'eût fait que reproduire, à quelques traits près, le régime inauguré par l'Assemblée nationale, eût été encore et toujours la République. Car la République existe nécessairement, de forme et de nom, là où la monarchie n'est pas encore ou n'est plus. Et l'union conservatrice, assez puissante pour conquérir le pouvoir, était incapable de rétablir l'empire ou la royauté. L'idée seule d'une restauration, en réveillant le dualisme dynastique, disloquait l'union conservatrice, et scindait 'la majorité eu deux minorités rivales....