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Le Matin, 4 avril 1915

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Le Matin
4 avril 1915


Extrait du journal

l'homme qui représente en Espagne l'avenir de la démocratie et qui saura, quand il le faudra, prendre le pouvoir sans se laisser arrêter par les écueils des utopies. Je parle de M. Melquiades Alvarez, le plus grand orateur de langue espagnole, le chef du parti réformiste qui rassemble maintenant les forces les plus actives du républicanisme. Je n'ai pas l'habitude, me dit tout de suite M. Melquiades Alvarez, d'envelopper mes idées dans des formules vagues et diplomatiques. A quoi bon ? En ce moment, personne ne peut être vraiment neutre, parce qu'il ne s'agit pas .d'une lutte entre des peuples déterminés, mais d'un conflit d'où le monde tout entier sortira modifié. Pour nous, qui défendons la cause de la démocratie et du progrès, ce sont nos idées qui sont engagées dans la guerre. La liberté, la justice, le droit, la civilisation sont en jeu. Il suffit de connaître l'histoire de la Prusse et la mentalité germanique pour comprendre ce que serait le triomphe de l'Allemagne. Ce serait la tyrannie méthodique de la force brutale s'exerçant sur le droit ce serait la suppression de la liberté du peuple au profit de l'omnipotence de l'Etat militaire ce serait l'impossibilité de vivre pour les petits...

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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