Extrait du journal

Une fois rentré en possession de cet énorme stock d'argent, il semblait que l'Etat n'eût plus qu'une chose à faire c'était de le mettre de côté et d'attendre des jours favorables pour l'utiliser. Ces jours n'auraient pas mis longtemps à venir, puis'que, en 1932, nous recommencions à frapper des monnaies divisionnaires d'argent et pouvions, par conséquent, nous servir de nos vieux écus. Mais l'Etat, ce grand benêt, voulut nous montrer ses ta< lents. II décida de revendre incontinent son stock de _~»- métal blanc et chacun saint Que, par tradition, quand 1'ttat revend quelque chose, il le revend toujours à perte. Donc, nos vieux écus rachetés 619 millions à la Suisse furent revendus'à une maison de Vienne au prix de 10 francs-papier chaque ils valaient 25 francs-papier chaque et le Trésor encaissa 150 millions, alors qu'il venait de décaisser 619 millions. Perte, selon toutes les arithmétiques du monde, de 469 millions de francs. Mais voici mieux. Le grand benêt, n'étant sans doute pas très fier de son opération, tâcha de la dissimuler. Il se garda bien de la faire figurer au budget, où elle eût apparu dans toute sa beauté aux yeux les moins ouverts, et il l'imputa c'est la Cour • des comptes qui nous le révèle à « un compte de recettes du Trésor à vérifier ». ̃ Passez, muscade....