Extrait du journal

question du service de deux ans été posée, à la fin de la. dernière législature, par des candidats inquiets de leur réélection. C'était un tremplin électoral. Le souci des intérêts de notre armée était totalement étranger à la pensée des auteurs de cette motion. Au rebours de bien d'autres promesses, celle-ci est reprise, et il faut remarquer la faveur avec laquelle elle est accueillie en 'Ce moment. Une campagne est ouverte contre les chefs, et, incontestablement, cette campagne, à l'insu assurément de la plupart des meneurs en second, a pour but d'affaiblir les ressources de notre défense nationale dans les circonstances où elles nous sont le plus nécessaires. Quoi d'étonnant si une autre attaque concordante est dirigée en même temps contre le noyau solide de l'armée, c'est-à-dire contre la troupe ? En faveur du service de deux ans, on invoque l'exemple do l'Allemagne, qui est l'une des premières puissances militaires du monde. Il ne faut pas oublier que le service de deux ans a été adopté par les Allemands à titre provisoire. Sur un signe de l'empereur le service pourra être prolongé. Est-on bien sûr que, si la France réduisait le temps de service pour ses soldats, Guillaume ne s'empresserait pas de faire ce signe et de profiter de l'avantage que nous lui offririons si bénévolement ?...