Extrait du journal

Hier, devant Renteria, des carlistes qui relevaient un mort du camp adverse eurent la surprise de voir de son casque s'échapper des cheveux demilongs. Celle-là, en pantalon bleu et en chemise kaki était tombée en combattant. La mort n'avait fait que resserrer l'étreinte où elle enfermait son fusil. On dut l'ensevelir avec lui, dans la fosse commune où les rebelles enterrent leurs adversaires. Dans la Sierra, toutes les femmes du Front populaire qui ont été faites prisonnières portaient la cotte blanche. Elles affirmèrent que c'était là la tenue de campagne des infirmières de Madrid et qu'elles ne se trouvaient aux avant-postes que pour soigner les blessés et les ramener vers l'arrière. La plupart n'avaient guère, plus de 20 ans, mais il en était d'âgées d'une quarantaine d'années. Toutes n'avaient pas passé sur la manche le brassard de la Croix-Rouge, qu'elles conservaient souvent en poche. Les miliciens rebelles qui les cernèrent, au milieu de petits groupes de combattants rouges, affirment que la plupart avaient des armes auprès d'elles. Mais ils rapportent que plusieurs d'entre elles, malgré leur volonté de bravoure, n'avaient pu supporter sans faiblir la brutalité du premier bombardement. Le langage des prisonniers Toutes. interrogées, se défendent d'avoir pris part à l'action. Les prisonnières d'ailleurs n'ont pas d'autre langage que les pri-...