Extrait du journal

Ce ne sont donc pas les sources d'énergie qui font défaut. Il n'en demeure ] pas moins que dans un certain nombre < d'usines la vie est éteinte ou ralentie. i Il n'est pas moins évident aussi qu'il y i a présentement en Allemagne beaucoup s de chômeurs dont le nombre en octobre 1 dernier dépassait déjà 1.200.000. Gom- ( ment d'ailleurs tous les ouvriers trouve- ] raient-ils à s'employer dans un pays i où il v a une telle pléthore de maind'œuvre ? D'abord toute la classe ou- ] vrière a été soigneusement rappelée et ménagée. Ensuite le licenciement de l'armée a jeté du même coup sur le pavé < des villes plus de 700.000 travailleurs, Mais les usines qui chôment sont, en réalité, arrêtées par la mévente à l'intéiieur, à cause des majorations considérâbles dont les Allemands,' par de prudentes mesures, ont .cru devoir grever la plupart de leurs 'fabrications,' afin d'en empêcher la. trop; grande déprécialion et de compenser l'avilissement de leur clianare. suivirent l'armistice, on vit se produire une ruée sur tous les produits encore marqués aux prix d'avant-guerre et des achats disproportionnés avec-les capacités productrices du pays. Et il n'y avait pas que les étrangers qui franchissaient les frontières, attirés par la perspectivede beàux bénéfices. Les Allemands eux-mêmes, riches comme nous, de papier-monnaie, et avides, comme tous les belligérants, de jouir et de se détendre, achetaient sans compter. Alors quand tout fut près d'être épuisé, une hausse des prix devait fatalement s'ensuivre, et l'on vit soudainement augmenter les salaires. Ajoutons à cela la rareté et la cherté excessive des matières premières....