Extrait du journal

Evidemment, l'esthétique s'en va du Palais. La messe Rouge, par exemple, était très esthétique. Tout ce rouge bordé d'hermine qui s'étalait et flam-boyait, une fois par an, sous la nef de la Sainte-Chapelle, ces magistrats, ces conseillers, ces procureurs, tous en rouge, derrière le cardinal archevêque en rouge, d'autant plus rouges que la seconde moitié de la chapelle était en noir, noire des juges au tribunal de première instance, des avocats, des avoués, des huissiers, de tous les hommes noirs dont dispose la Justice; bref tout ce rouge et tout ce noir étaient très esthétiques. Le spectacle de cette foule bicolore sous les rais d'un soleil où dansaient les confetti tombés des vitraux et des rosaces gothiques était dés plus esthétiques. Evidemment, Evidemment. Au point de vue de l'esthétique, il est donc désastreux qu'il n'y ait plus de messe Rouge. Mais, comme cette messe né servait qu'à l'esthétique et qu'une expérience plusieurs fois centenaire nous a prouvé qu'elle n'avait qu'une influence minime sur la façon que les juges ont de juger, j'ose dire que je regrette fort peu la disparition de la messe Rouge. » C'est une vieille chose qui s'en va. Plus il y aura de vieilles choses qui s'en iront, au Palais de Justice, mieux cela vaudra. Ce n'est donc point que j'aie une haine particulière contre la messe Rouge, mais elle faisait partie d'un tout. Elle faisait partie du Vieux Palais. J'attends, j'espère, je sollicite, j'appelle, le Nouveau,...