Extrait du journal

J'ai passé les vacances dernières à Saint-Georges, près de Royan, sur un littoral où les fourmis moissonneuses, à peu près inconnues dans nos régions déjà trop froides, forment* en grand nombre des peuplades laborieuses. A rencontre des fourmis communes, qui restent engourdies pendant l'hiver et n'ont par conséquent aucun besoin de provisions, les fourmis moissonneuses conservent à toute époque leur activité et profitent de l'été pour recueillir des ^graines et en garnir leurs locaux souterrains. Chaque société de moissonneuses peut embrasser un domaine assez vaste, )ou elle mine des galeries, creuse des /chanibres d'habitation et établit des jRrehiers. Rien ne. révèle à l'extérieur un travail aussi gigantesque, si ce n'est une jpetite taupinière autour des orifices (donnant à la surface et dès amas de «ailes provenant de .la décorticàtion des ffruits. Car souvent, pour aller vite en (besogne, les moissonneuses saisissent et emportent avec leurs mandibules des fructifications brutes, tronçon d'épi ou menue gousse, laissant à leurs sœurs icasanières le soin d'en séparer le grain jet de rejeter les enveloppes. Ainsi fait l'homme des champs qui confie ses gerbas aux batteurs....