Extrait du journal

FE «OS ARBRES Est-il nécessaire de rappeler qu'une des choses qui contribuent le; plus Ma beauté de'Paris, ce sont ses arbres ? II n'y. a pas d'arbre dans les rues et les avenues de Londres il n'y en a pas dans celles de New-York ou de Chicago. Une seule ville américaine, par le luxe et la profusion de verdure de ses voies publiques, est comparable à paris c'est Washington. Et son pian, ainsi que.son décor, sont l'oeuvre d'un Français, le major L'Enfant. Nous devons à la France, disait un jour devant moi le président Harding, tout ce fait,la. eràoè de nbtre capitale. La France a le génie. de la parure, qu il s'agisse de villes ou de femme Hélas, il semble bien qu'elle soit: en train de, laisser s'éteindre ce gériie-là, si nous regardons ce qui se passe en ce moment dans Paris. Partout nos arbres meurent ou sont en train de mourir. Quand on monte cette voie triomphale, qui s'appelle les Champs-Elysées, on ne voit à droite et à gauche que des troncs noirâtres avec des branchages effilés, nus, rigides, au bout desquels n'apparaît nul bourgeon. Quand on stationne sur cette place glorieuse qui s'appelle la place de l'Etoile, on aperçoit, jalonnant le pourtour d'honneur de l'Arc de Triomphe, des masses funèbres, sombres, endeuillées, qui rie sont autres que des marronniers morts. La vue d'un arbre sans vie, sans feùilage, où la sève ne montera. plus jamais, est toujours- mélancolique mais, quand-on est au printemps, quand la nature entière est en fête, quand on sent une vie nouvelle jaillir des entrailles.de la terre, alors le spectacle devient aifreux on croirait entrevoir un cadavre parmi des fleurs et des enfants....