Extrait du journal

L'an dernier, .nous rentrions à la fin 'd'octobre pour travailler au budget. Il y a quelques jours que nous l'avons fini. Nous avons mis près de huit mois à terminer la loi annuelle de finances, le neuvième ayant été consacré à d'autres vacances, celles de Pâques. Jamais se travail n'avait été si lent. Si l'on continue de la sorte, le métier de législateur consistera à ne pas faire de lois, parce que les vacances et le budget rempliront l'année. Pourtant j'approuverais presque cette lenteur, si elle avait servi à quelque chose. On peut introduire beaucoup de réformes utiles dans la loi de finances. Que de mesures à prendre pour simplifier les rouages administratifs, pour contrôler plus exactement l'emploi de nos ressources, pour améliorer une foule de détails de nos organisations publiquas, pour corriger les vices de notre système d'impôts, en dehors même de la grande réforme des contributions directes Autrefois, c'est la tâche qu'on accomplissait dans les lois de finances, et on ne mettait pas neuf mois à les achever. Aujourd'hui, on a changé tout cela. Les quelques mesures démocratiques que la Chambre avait votées ont été rayées par le Sénat. Et la Chambre s'est soumise. C'est pour aboutir à peu près au néant, en fait d'améliorations budgétaires, qu'on a passé deux ou trois fois plus de temps à avoir un budget....