Extrait du journal

Vous, vous plaignez d'être écrasés par les demandes de votre percepteur ? Eh bien Lsachez que vous travaillez, que vous payez pour l'entretien de vos assassins, de vos cambrioleurs, de vos escrocs Lisez attentivement le budget et vous verrez que, pour 1933, la somme proposée par le gouvernement, pour les condamnés aux' travaux forcés, est de 30 millions de francs. Vous pourriez croire que ce chiffre porte une réduction sur les budgets précédents ? Pas le moins du monde, car la somme de 1932 ne se montait qu'à 25 millions. Ainsi, il' va se trouver que le contribuable français, l'honnête contribuable, depuis l'ouvrier qui subit les ,droits de douane et le haut prix de ses allumettes et de son tabac, jusqu'à celui que l'on est convenu d'appeler là « poire » et qui paye des impôts sous toutes les formes. Ce contribuable payera 30 millions pour entretenir des gens qui lui auront troué la peau ou qui l'auront dévalisé, alors que ces mêmes canailles pourraient parfaitement travailler et gagner leur vie, puisque, la loi de 1854, qui çégit le système de la; déportation, îïe s'applique pas aux condamnés-âgés de 60 ans. Le contribuable français, et tnoi-même j'en étais là, pouvait croire que les malhonnêtes gens seraient obligés de. pourvoir à leur. subsistance, que les canailles et lqs assassins pourraient payer leur, administration en fournissant de la main-d'œuvre à la Guyane qui en manque. Le contribuable français,, dans sa logique, aurait pu,espérer que les milliers de déportés et de relégués contribueraient à la fortune de la Guyane. Le contribuable français se trompe. A la Guyane, les déportés ont construit, en tout et pour tout, quelques kilomètres de routes et quelques murs, pour la mise en valeur de cette colonie dont les ressources sont considérables....