Extrait du journal

M. Gaston Doumergue a parlé par T. S. F. hier à 20 heures à la France. ■ , Il l'a fait simplement, avec cette sobriété bonhomme qui le caracté rise, dans un langage paternel dont la clarté ne pouvait pas ne pas sé duire le Français moyen. En l'écoutant, nos lecteurs auront pu retrouver dans les formules mêmes du président du conseil, beaucoup de celles que nous n'avons cessé depuis deux ans de répéter ici avec une patience inlassable. Le bon grain finit toujours par lever et la raison par triompher. Ainsi le gouvernement va suppri mer les abus, les doubles emplois, les offices coûteux, réduire certains personnels trop nombreux. Nous n'avons jamais réclamé autre chose. M. Doumergue ne fera pas de miracle, niais la France peut en taire un derrière lui si elle sait s'unir pour faire front aux difficultés. La sérénité de telles paroles ne peut pas ne pas être entendue et si le président du conseil les avait pro noncées face au public, il eût été plus applaudi qu'il ne le fut jamais au cùurs de sa longue carrière. Voici l'allocution du président du conseil : - Mes chers concitoyens, Je me propose de venir de temps en temps m'entretenir avec vous. Je veux d'abord vous dire, aujourd'hui, pourquoi je suis sorti de la retraite où je vivais depuis près de trois ans et pourquoi j'ai accepté la très lourde charge du pouvoir. Ce n'est ni par ambition ni par intérêt, vous pouvez m'en croire....