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Le Matin, 26 juin 1905

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Le Matin
26 juin 1905


Extrait du journal

'Les peuples veulent être en communirations rapides les uns avec les autres. Dans l'intérêt de la paix, qui est leur idéal commun, et pour le développement de'leur prospérité industrielle et commerciale, qui est leur but immédiat, ils veulent connaître au plus tôt les événements gui sé déroulent au delà de leurs frontières, comme les moindres incidents de leur vie intérieure. Ils veulent, en-un mot, être renseignés, vite et bien. Quel que soit le régime sous lequel ils Vivent monarchie traditionnelle ou république démocratique, gouvernement d'un seul ou gouvernement de tout le monde, autocratie ou constitution, ils savent que leur fortune et leur repos dépendent quelquefois d'une nouvelle. Le sort d'une grande entreprise où toute la nation est engagée peut être modifié par des,faits que cette nation même ignorera, si nul ne s'applique à l'en aviser promptement, et dans cet Univers, où la concurrence est sans cesse éveillée, où la rivalité a pour. arme principale l'informa..tion, où c'est être déjà le plus fort que de voir le plus loin, on peut affirmer que l'avenir dépend quelquefois d'une dépêche racontant le plus récent passé, car te lendemain porte le reflet de la veille. C'est pour cela que, depuis quelques années, on a vu la plupart des grands pays permettre à la libre initiative de leurs, habitants da s'appliquer à multiplier les sources de renseignements, les moyens d'investigation et surtout à activer les procédés de transmission des nouvelles. On peut dire que la France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, les Etats-Unis 'd'Amérique, la République Argentine et d'autres puissances. encore sont en possession maintenant, par la presse et les agences, d'un système d'informations si rapide et si sûr que les gouvernements, tout les premiers, en profttent et que la connaissance, générale d'un fait 'suit;- -pour tout le monde, de quelques heures à peine son éolosion. A nos portes mêmes, un. pays, eepen-, dant prospère, intelligent et hardi, fcrtsait exception à ce prestigieux 'ensemble des nations qui ont voulu supprimer la distance et le- temps. L'industrieuse Belgique, si riche du travail de ses enfants et si fière des fructueuses créations de son gouvernement, acceptait de connaître douze heures après Londres, Berlin, New-York et Paris les événements les ,plus graves, ceux où pouvaient se trouver liés ses intérêts les plus proches ou îôs plus lointains. Cette nation de sept millions d'âmes, qui possède les voies ferrées proportionnellement les plus longues et qui est reliée par des fils électriques à toutes les grandes capitales, apprend ce qui se passe sur tous les marchés du monde, dans toutes les chancelJeries et même dans cette partie de l'Afrique qu'elle a fécondée de son travail, 'lorsque déjà, pour toutes les autres, è'est de l'histoire ancienne. L'activité de ses négociants s'en trouve gênée la gestion 'des affaires publiques, comme des affaires privées, peut en souffrir....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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