Extrait du journal

Les poules ne pouvaient échapper aux progrès de la zootechnie moderne. Nourrir des poules avec du grain est le procédé nature, mais combien arriéré, vieux jeu et surtout ruineux, si l'on veut avoir des oeufs à bon marché. Les farines de viande,, les touraillons, les pommes de terre avariées, les larves de vers à soie remplacent avantageusement le blé, le maïs, le sarrazin ou l'avoine. Dernièrement,;on a lancé avec succès les débris de`poissons et les déchets des sardineries. Etonnez-vous après cela du goût spécial des oeufs que pondent les poules ainsi nourries et des empoisonnements alimentaires dont ils sont si souvent la Celte question des œufs est devenue d'ailleurs des plus troublantes. On sait que les œufs nous arrivent maintenant de Turquie, de Russie et même de Chine, les blancs et les jtunes, séparés. Dans un flacon sont réunis les jaunes, dans'un autre les blancs. Le contenu- de chaque flacon est soigneusement et copieusement, cela va sans.dirc, additionné d'anet de conservateurs variés.' Quand vous commandez une omelette au restaurant, ne croyez pas. quoi'qu'en dise le proverbe, qu'il faille casser des œufs pour la préparer. Les œufs sont tout cassés..On prend un flacon de jaunes et un flacon de blancs, on mélangé en proportions voulues, et- voilà l'omelette « modem style ». Si vous avez un bon estomac, cela passe. Sinon, gare l'indigestion...