Extrait du journal

Tout à coup le Waldeclc-Rousseau, J'éclaireur. de tête, signale un sous-marin par bâbord. Il a pu le repérer une seconde, tandis que le périscope montait. Mais ce signal ne calme pas l'inquiétude, il l'accroît. Le poisson d'acier a regagné la profondeur. Soudain il émerge à six cents mètres de nous. On voit un cylindre noir, un pavillon trlcolore, puis tout replonge pour émerger encore jusqu'à ce que le sous-marin ait lancé les sept torpilles qu'il porte. Alors il' disparaît définitivement pour ressortir loin, très loin, hors de la vue des grands navires rapides, qui l'anéantiraient d'une chiquenaude à la surface et qu'il détruit, lui, sûrement, en glissant, jusque sous leur ventre dépourvu de cuirasse, l'engin de mort. Un autre sous-marin émerge à tribord. Celui-là est venu droit vers nous-la torpille aurait porté en plein travers puis il disparaît aussitôt. Les enfants, dans la nuit, ont des gestes pareils. Enfouis sous les. couvertures, ils rassemblent toute leur énergie pour oser regarder la chambre vide, obscure, puis ils se cachent aussitôt, tremblant,- de leur audace d'une seconde....