Extrait du journal

Ce matin, la petite place d'Houfalise regorgeait de monde villégiaturistes, photographes amateurs et jeunes filles à marier, hum s'étaient levés à quatre heures pour voir partir nos champions. Ces braves gens nous avaient attendu toute la journée précédente, négligeant les promenades hygiéniques, le traitement ordonné par le docteur et les joies du tennis. La nuit, quand nous avions fait notre apparition, ils nous attendaient sur leurs chaises, devant leurs portes, et, depuis Houfalise, nous n'avons plus vu que des gens qui, installés devant leurs portes, semblaient avoir passé la nuit. D'une si longue patience, ils ne nous gardaient point rancune, et leur enthousiasme n'avait rien perdu, comme on dit, pour attendre. Ce n'est point seulement dans les rues qu'on acclamait le passage des Pékin-Matin, mais encore dans les champs. On voyait, du fond de l'horizon, accourir les paysans et ceux qui pouvaient nous rejoindre nous envoyaient un bouquet sauvage dans la figure, ce qui, même à quarante à l'heure, n'est point toujours agréable...