Extrait du journal

Nous venons de parcourir les quais du port, les quais de la gare maritime et de la gare de petite vitesse. On se croirait sur le théâtre d'un immense naufrage. Des montagnes de caisses, de paniers, de sacs éventrés, de foudres énormes, de petits barils, de billes de bois précieux, de.ballots de toutes formes et de toutes dimensions s'élèvent de toutes parts, plongent dans la boue, reçoivent des torrents de pluie. Le blé, le coton, les pommes, le charbon, la ferraille croulent parmi les madriers, les planches, les machines, les voitures de déménagement garnies de mobiliers que leurs propriétaires attendent des wagons innombrables, pleins' de matières en vrac, engorgent' les voies. Le triage semble impossible: Le spectacle évoque une idée de désastre. Un concert de plaintes, de menaces, de supplications monte de partout. Quelques grands chefs affirment que tout va bien d'autres répondent...