Extrait du journal

A Paul de Lorjes. ...La voyez-vous, au trot, allongeant l’encolure A travers les sentiers défoncés des grands bois, Hennissant doucement quand la bête aux abois Tient l’hallali courant et que la classe est dure ? ...Tète au vent, elle va, levant son pied mignon, En évitant la brandi et marquant le gazon De son fer élégant comme un pied de duchesse. ...Elle va confiante... et ma main la caresse En songeant qu’elle a plus marché que déraison ...Brave bête !... Autrefois nous marchions au canon... C’était dans le B.aisuis la chasse des Burgraves ; Le pays se mourait, tous les fronts étaient graves, Et nous menions au feu des chevaux d’escadron !.... — Te souvient-il du soir de Beaune-la-Rolande ? Nous avions, comme en chasse,au loin battu la lande ; Ton épaule, je crois, s.lignait d’un coup de feu, Et tu trottais toujours... et je pleurais un peu En croyant que la France en ce jour était grande. Mes bons amis, restons où nous sommes — chez nous. Montons nos vieux chevaux, ou bien... plantons nos Le renouveau se lève et déjà l’aube est blanche [choux Espérons au bon Dieu !... puis... tirons aux pigeons... Regardons nos portraits de famille... et disons Que nous avons comme eux notre poing sur la hanche....