Extrait du journal

ciel, le plateau de Douaumont nous accueille au petit matin. Terre provicieusement humanisée ‘et spiritualisée par les os et les cendres dont sa bouc sublime est pétrie ! Ces ravins et ces collines dépouillés de toute végétation, hors les barbelés en broussaille, nous émeuvent-plus encore s’il se peut grâce aux beautés nues de cette matinée hivernale. 1>’аі» «t. léger. Il ne pleut pas. Le soleil nettoie I le ciel. L’apaisement du silence est . sur le champ de bataille et pénètre ! nos cœurs. i Souvenirs, silence, réconfort. Les i malheureux morts confondus avec le sol et dont les ossements sont pieusement glanés dans les cinquante-deux secteurs du camp retranché de Verdun, nos pauvres et chers camarades comprendront bien ce que je vais dire : c’est pour nous que nous sommes venus ici. Pour notre salut, pour le salut de notre pays que nous avons fait ce pèlerinage. Morts innombrables de Verdun, terre mêlée de leurs restes, vous nous avez dispensé force, confiance et courage. Camarades disparus dont nous avons retrouvé le champ de lutte et de repos, nous sommes désormais voués à vous....