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Le Petit Bourguignon, 11 octobre 1911

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Le Petit Bourguignon
11 octobre 1911


Extrait du journal

râle à M. Charles Benoist qui dans le nippe but adresse une lettre ouverte au président du Conseil. Cependant M. Charles Benoist appartient au parti dont le principal désir est de posséder « un gouvernement qui gouverne ». et tienne tête au Parlement sans laisser compromettre les prérogatives essentielles diu pouvoir. Or, s’il est un droit qui appartienne en propre au gouvernement, c est bien celui de déterminer 1 opportunité de la présence des Chambres dans les limites précises fixées par la Constitution. comment M. Charles Benoist, tout en reconnaissant ce principe, intervient-,1 donc dans une affaite que son respect du régime parlementaire devrait lui faire neg i' ger ? Il donne à peu près comme raison que d’après un communique officieux, la rentrée des Chambres est suspendue a la solution des difficultés franco-allemandes, ce qui d’une part risque de reporter aux calendes T’entrée en scène des députés et d’autre part tend singulièrement à réduire leur importance, s il est avéré qu’on les laisse de côté quand le pays traverse une crise dangereuse. En tout autre état de cause, cette thèse serait valable. Mais une première question se pose. Le Parlement est-il à 1 heure actuelle en mesure d’assister le gouvernement au cours de l’ingrate discussion qui sc poursuit depuis troij^-is ? Evidemment non, puisqu’il n’a aucune donnée pour en juger et qu’il est moralement impossible aux ministres qualifiés de répondre à des questions dont l’indiscrétion est certaine à priori. M. Charles Benoist signale comme déprimantes pour les nerfs fjn public tes alternatives bizarres de pessimisme et d’optimisme qui traduisent l’état d’esprit des chancelleries. Il ne faudrait rien dire ou parler clairement assure-t-il. Certes il est malaisé d’empêcher que les agences d’informations relatent les conversations réitérées de M. de Kiderlen-Wæchter et de M. Carnbon. Aussi de telles précautions sont-elles inutiles. Ce qui importe, c’est que les journaux et les derniers cercles où Ton cause ne viennent pas se mettre en travers d’une discussion laborieuse, au risque de la compliquer ou de 1 arrêter. Que pourrait faire le Parlement s’il était réuni? En séance, rien : dans la coulisse, du gâchis. /Les ambitions, les rancunes, les animosités trouveraient à se donner libre cours et choisiraient tous les motifs pour en tirer le meilleur parti. Sans doute, nos députés sont patriotes, mais par une illusion qu’on ne peut pas avoir le courage de leur reprocher, ils s’imaginent toujours servir l’intérêt général, mime quand ils sont aveuglés par leurs intérêts particuliers. Dans l’ordinaire, ces erreurs...
Le Petit Bourguignon (1881-1939)

À propos

Titre de presse dijonnais, Le Petit Bourguignon est lancé à 5 centimes en 1881 afin de soutenir les républicains opportunistes. Contrôlé par le député radical Daniel Wilson pendant un temps, il devient par la suite l’organe de Sadi Carnot. Après 1900, la concurrence avec Le Progrès conduit à la disparition du Petit Bourguignon en novembre 1914.

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