PRÉCÉDENT

Le Petit Caporal, 10 octobre 1879

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Caporal
10 octobre 1879


Extrait du journal

tristes, des prophètes de malheur ; mais nous avons conscience de dire la vérité et l’avenir que nous annonçons est si rapproché, qu’il paraît déjà se confondre avec le présent. Vous avez cru, d’un trait de plume, d’une phrase dédaigneuse et vide, supprimer, effa cer, anéantir la question sociale ! Erreur. La voilà qui se dresse, plus terrible, plus impé rieuse que jamais, réclamant une discussion solennelle, une solution prompte, défini tive. Chaque jour apparaissent, aux yeux effarés des bourgeois qui croient nous gouverner, les symptômes indéniables de ce mouvement longtemps comprimé, ralenti mais non pas arrêté, enveloppé pendant des années de mystérieuses ténèbres, mais qui, à un jour donné, ébranlera de nouveau sur ses bases la société tout entière. Ici c’est la résurrection de Blanqui et do Louis Blanc, ces vieilles idoles dont on croyait le culte oublié et perdu dans je ne sais quel les obscures catacombes. Là, ce sont des candidatures révolutionnai res surgissant des ruines de la Commune, ressuscitant pour terrifier ceux-là mêmes qui croyaient l’avoir à jamais vaincue. Les victimes de cette répression qu’on pro clamait naguère si légitime et si nécessaire reviennent en triomphe et reprennent au soleil la place usurpée par les juges qui les avaient condamnées. Un enterrement se change en glorification, en apothéose. Ce ne sont plus même des re vendications qu’on exerce, ce sont des lois qu’on prétend dicter. Ecoutez plutôt ce discours prononcé avanthier sur la tombe de l’amnistié Gras : » Puisque, déshérités de l’ordre social, nous voulons notre part de terre, de soleil, de liberté ; notre part aussi du produit du labeur du passé, un autre cri doit sortir de nos poitrines, qui fasse disparaître toute équivoque, toute confu sion possible. » Le cri de Vive la républiq ue ! ne nous suf fit plus. » Prolétaires ! ajoutons-y la revendication prolétarienne. » Crions : Vive la république sociale ! Vive le socialisme ! )) A côté do co document, nous pourrions citer la profession de foi du citoyen Hum bert, rédacteur du Père Duchênc, disant : 11 ne faut point seulement songer que nous allons faire une manifestation politique — il faut garder présente et envisager bien en face cette pensée que les torturés du bagne et de Hic des Pins vont avoir les veux anxieusement fixés sur les urnes où vous déposetez vos bulle tins ; que depuis bien longtemps les misères croissent et les déceptions s’accumulent, que beaucoup vivraient qui sont morts, parce que la délivrance a trop tardé, — qu’enfin nous avons charge de vies humaines. Ou encore cet appel adressé par les liabi-...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

En savoir plus
Données de classification
  • gambetta
  • worms
  • grévy
  • foulon
  • worçis
  • de freycinet
  • gilbert de presles
  • de larminat
  • blanqui
  • lepère
  • paris
  • france
  • montmartre
  • bourges
  • nancy
  • hesse
  • var
  • braemar
  • agence havas
  • ap
  • vive la république