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Le Petit Caporal, 21 janvier 1884

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Le Petit Caporal
21 janvier 1884


Extrait du journal

Oui, M. Caro a pour lui tous ceux qui croient en Dieu, tous ceux qui considèrent la morale comme le fondement immuable et nécessaire des sociétés humaines, tous ceux enfin qui,brisés par les tortures de la vie, veulent bien supporter courageuse ment ce martyre, mais à la condition que ce soit dans un but d’ordre supérieur et que l’idée de devoir réponde à une réalité éternelle. Voilà les conclusions magnifiques d’un enseignement de plusieurs années qui a eu sur les esprits contemporains une grande et bienfaisante influence. Par ce temps de découragement et de scepticisme, M. Caro a rappelé à l’homme qu’il n’est point « un accident éphémère au sein d’une illusion immense. » Il a analysé la liberté, il a analysé Vi dée de loi qui régit cette liberté, il a ana lysé les sanctions qui sont les signes de l’accomplissement de la loi ; et, par cette triple étude, il est arrivé à cette triple constatation : la responsabilité humaine, l’existence d’un Dieu, source infinie de la justice, enfin l’étroite solidarité qui lie ensemble tous les membres de l’humanité, Euisque tous ils ont la même origine et i même fin. Il n’a point empiété "sur la science, il a religieusement recueilli ses réponses. Mais quand celle-ci s’est avouée impuissante à satisfaire précisément les curiosités qu’elle excite, alors il s’est élancé sur les ailes dé là métaphysique, vers l’absolu que. nous aspirons à connaître, que nous ne pouvons oublier- sans déchoir et dont M. Caro a puissamment contribué à maintenir au milieu de nous le culte sauveur. Hélas ! res fidèles sont de plus en plus rares; le bien, le vrai, le beau, sont chaque jour mis en discussion comme de simples véri tés relatives. L’art est traîné dans la fange, les principes sacrés qui sont l’honneur et la consolation de l’àmc humaine sont ba foués, le vice s’étend sur le corps social comme une lèpre monstrueuse. Le mal se rait irréparable si des hommes comme M. Caro ne luttaient pus sans trêve contre lui. Ali ! Ton s’étonne du cynisme de certains démagogues et des revendications terri bles de l’anarchie. Mais par quoi seraient donc arrêtés les ennemis de l’ordre social ? Quand le ciel e$t vide et qu'on a faim, on n’a plus (ju’une ressource : la violence! Ah! la préfeeturedepolice songe à la pro preté des rues de Paris et défense est faite de jeter sur la voie publique les ordures ménagères ! Mais ces ordures-là étaientelles donc les plus ignobles? Qui nous débarrassera de cette littéra ture abjecte que M. Pailleron vient de flé trir avec une si noble énergie ? Qui nous débarassera des obscénités qui s’étalent à toutes les devantures et des ignominies vivantes qui encombrent les trottoirs ? Qui nous délivrera des souteneurs et des drôlesses, des prostitués de tous les sexes, de tous les insurgés de la morale et de la politique ? Ce ne sera ni la préfecture de police ni le gouvernement de la République. Ce sera le retour aux saines croyances qui ont fait la force et la grandeur de nos pères. Nul ne les a mieux défendues que M. Caro. Nul ne les a servies avec plus de désin téressement et d’ardeur. Monsieur Dimanche....

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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