Extrait du journal

C’est comme à la guerre. Malheur à celui qui reçoit une balle dans la tête. Les autres pas sent dessus et le mettent en charpie. Vous avez manqué votre fort une par votre faute, mon bon ! N’est-ce pas dix mille francs qu’on vous a donnés ? .. Vous savez... — A propos de l’affaire d’Orgèrcs ? — Ne prononcez donc pas ces mots-là. Ça porte malheur ! Faites comme moi. Restez dans le vague !... Dix mille, je dis... ? Cabirol fut honnête. Il releva l’erreur qui, du reste, élait vo lontaire. — Vingt, rectifia l-il. — Tant que ça ? Un joli dernier, hein ! Avec ces vingt mille, vous seriez devenu un Crésus, si vous aviez voulu. — Oh ! — On voit des gens dans le commerce doubler leur capital en un an. Donc, comptez : Quarante mille la première année... quatre-vingts la seconde... cent soixante la troisième... La sixième année, nous sommes à plus de douze cent mille et au bout de dix ans on ne sait plus ce que l’on possède. Voyez la haute banque ! Ces farceurs-là ont des milliards... Ce n’est plus de millions qu’il s’agit... Dans cinquante ans, qu’est ce qu’ilsachèteront? Les étoiles ! Vous avez préféré vous amuser. C’est af faire de goût... mais, est ce que vous croyez qu’ils ne s’amusent pas, eux ? Le fiacre s’arrêtait au 10? de la rue de Moscou. Cabirol eut l’idée qu’il, allait pénétrer dans l’intérieur de cette maison qui abritait des mystères. Mais Slraub enjamba le marchepied, al longea ses flûtes sur le trottoir, referma la la portière et dit : — Attendez-moi cinq minutes. Un mot à dire en passant et nous filons chez le père Lathuile. Je paye une soirée complète. — Et des vins généreux ?...