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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 21 juin 1907

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
21 juin 1907


Extrait du journal

Un Acte décisif i La lettre du président du conseil aux maires démissionnaires du Midi n’ayant pas produit tout l’elïet que le gouverne- j ment en attendait et que. souhaitait l'opi- | nion publique, il a fallu songer à prendre j les mesures nécessaires pour que « force restât à la loi ». On peut croire que j M. Clemenceau et ses collèges du cabinet ; ne s’y sont pas décides de gaieté de j cœur. 11 est particulièrement pénible j pour un gouvernement républicain de i recourir à l’emploi des moyens coercitifs ; propres à assurer le respect des lois, et j s’il arrive qu’il soit contraint de s'y ré soudre, le seul fait qu'il assume la res- j ponsabilité d’une action répressive impli que l'inéluctable nécessité de cette action. C’est ce que la Chambre a admirable ment compris dans l’émouvante séance de mardi matin. Et voilà pourquoi, en dépit des arguties qui sont, chose à noter, venues à la fois de l’extrême gauche socia liste et de la droite, elle n’a pas hésite à voter, faisant confiance au gouverne ment, l’ajournement de l’interpellation de M. Aldy. M. Aldy,député socialiste de Narbonne, voulait savoir « quelles mesures compte préndre le gouvernement à propos de j l'agitation du Midi ». Le président du j conseil a réclamé le renvoi à vendredi, sans dissimuler que ce renvoi avait pour j but unique d’assurer l’exécution des | mandats de justice contre les fauteurs de ; troubles et les contempteurs violents des j lois nationales. Et par fà même il indi- ; quait, quoi qu’on en ait pu dire, d’une 1 façon suffisante qu’il considérait comme ; close la période des temporisations et des ménagements, et que là où la persuasion j était impuissante à rétablir l’ordre légal méconnu, il jugeait le moment venu de j faire appel à des procédés matériels de conviction plus efficaces. ■ On eût pu craindre cependant que, la j question ainsi posée en termes généraux, la Chambre n’y vit un moyen d’esquiver les responsabilités qu’elle était conviée à partager avec le gouvernement. Elle s’est tant de fois montrée accessible à la pres sion des manifestations collectives qu on j pouvait se demander si, une fois de plus, j en présence d’un mouvement comme celui du Midi viticole, elle n'inclinerait pas vers une politique d’atermoiement j plus ou moins prolongé. Il n’en a pas été ainsi. Le sentiment du danger qiie fait courir à la nation la ré volte des « départements fédérés » l’a emporté sur tçutes les considérations secondaires et personnelles, qui, d'habi tude, jouent un rôle si important, même dans les débats où l’intérêt général le plus évident est en cause. La Chambre s’est rendu compte qu'elle ne pouvait, sans manquer à son devoir le plus strict envers la patrie, laisser se perpétuer et .s’aggraver un état de choses qui ne pourrait durer davantage sans compromettre la sûreté même de la France devant l’étranger. Et c’est parce qu’elle a eu pleinement conscience de répondre au vœu public, à l’intime pensée de l’immense majorité des citoyens français qu’inquiète juste ment la tournure prise par les événements du Midi, qu’elle a voulu, elle aussi, par un acte décisif, marquer sa hâte d’en finir. Le vote de mardi matin, plus encore que la lettre de M. Clemenceau, devrait donner à réfléchir aux gens de bonne foi qui n’ont pas su résister à l’impulsion né faste des excitateurs systématiques de rébellion, comme le citoyen Ferroul, maire de Narbonne, qui semble s’être attaché à pousser le comité d'Argeliers et Marcelin Albert lui-même dans les voies extrêmes. Pour que la Chambre, par à 1*2 voix contre 158 seulement, se soit résolue à donner un blanc-seing au gouvernement, il faut qu’elle ait jugé absolument impossible de se soustraire à cette obligation morale. Au Midi viticole de comprendre la leçon qui se dégage de ce fait. C’est le reste de...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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