Extrait du journal

Votre mère est une fille de l'Inde, comme vous. Elle vivra heureuse, ici, avec nous. — Quitter Mauvezin?... Ainsi?... Vous êtes singulier, Richard.. . Madeleine, poignée d'émotion, essayait de rire. — Faut-il m'expliquer plus clairement? de manda M. de Clavières. Vous ne , répondez pas?... Oui, alors? Eh bien, "écoutez-moi ! — Madeleine, je vous aime comme un fou. Votre beauté physique me fait perdre la rai son, tandis que votre perfection morale me fait comprendre qu'avec vous seule je trou verai le bonheur. Dites, adorée, voulez-vous le bâtir avec moi, ce cher foyer dont vous serez la reine et la maîtresse?;.. Voulez-vous que la main dans la main nous marchions à côté l'un de l'autre, toute notre vie, sans nous séparer jamais ?. Ensemble, nous élèverons les petits que Dieu nous enverra; nous, fermerons,* les yeux à ceux qui nous xmt fait grandir, et quand à notre tour nous nous endormirons de l'éternel sommeil, nous partirons après avoir sainte ment vécu,et avoir fait autour de nous tout le bien que nous aurons pu. Cela vous va-t-il?... Madeleine, suffoquée de joie, ne pouvait répondre. ' — Libro !... murmura-t-elle enfin, Richard, vous êtes libre I... Il sourit doucement. — Je l'étais avant de vous connaître, dit-il. Mais depuis que vos douces prunelles de ve lours se sont arrêtées sur moi, j8 ne le suis plus. Alors même que mes traits restent pai sibles et mon regard indifférent, mon cœur bondit vers vous. Chacune de vos paroles me semble l'écho même de mes pensées ; vos sen timents sont les miens; vos aspirations les miennes. Mon père, qui vous adore déjà, aura...