Extrait du journal

M. Yves Guyot est parti hier soir .pour Saint-Etienne. L'enquête administrative ouTrrr———— -H ii». im^—gBîaagggini admis dans la salle du conseil où on avait transporté la marquise. Mais là, par la porte ouverte, chacun pou vait la voir toute blanche, les yeux clos, la ligne de ses longs cils traçant une raie noire, très soyeuse, sur la pâleur des joues, irrésistiblement touchante et belle, avec sou expression candide et chaste, qui ne l'avait pas abandonnée, même dans son évanouisse ment. Enfin, de légers tressaillements 1 ébranlé- * rent, ses yeux s'ouvrirent, et son premier mot fut encore : ... - , — Mafilie!... \ Pierre Aubry était à ses côtés, les autres^ personnes, par respect, restaient un peu plus loin, derrière elle* — Courage! voulut-il dire, la réhabilitation est proche. Elle fixa sur lui ses grands yeux brûlants de fièvre, pleins d'un désespoir qui n'avait pas de nom, et lui répondit : ; — Qu'est-ce que ça me fait, puisque je n'ai plus de fille !... — Plus de fille 1 s'écria-t-il, et l'honneur?... Et votre père, ce magistrat austère, qui de sa tombe vous voit et souffre, et ce mari que vous avez aimé, et que l'on vous a accusé d'avoir tué, tout cela donc ne compte pas?_ — Qu'est-ce que ça me fait, répéta-t-elle, je n'ai plus do fille 1... Richard de Clavières s'approcha à son tour, et prenant dans les siennes la main de la jeune femme qu'il serra à la briser : — Moi, dit-il, si on m'avait tué mafilie, ai on avait essayé de me voler, mon honneur et de me prendre ma liberté ; au-dessus de mon désespoir paternel, de mes larmes, démon chagrin, une pensée eût subsisté en moi, per sistante et terrible, dominant tout. (Za suite à demain.) PAUL D'AIGREMONT....