Extrait du journal

(De noire envoyé spécial) Lyon, 9 Mai. — Combien y a-t-il de victimes, gisant sous les décombres des deux immeubles qui, hier, se sont ef fondrés à Caluire ? On n'est .pas très exactement fixé encore mais on estime que le chiffre de 38 doit approcher la réalité. Quoi qu'il en soit, il y a au nombre de ces malheureux des vivants qui, dans l'horreur de la perspective d'être brûlés vifs, poussent de déchirants appels. Prévenus de ce fait, de courageux ci toyens se sont présentés pour porter se cours au péril de leur vie à ceux dont les gémissements, les supplications mon taient du milieu des décombres. Le feu continuait à ronger l'amas informe que les pompiers arrosaient sans répit. Après de longs pourparlers, le barrage des agents céda à l'élan des hommes héroïques, qui, quelques secondes plus tard étaient dans l'entrée du pan de maison encore debout. Il y avait là, MM. Théodore Durand, Charles Oriol, Cha-; buis, Lacombe, Sordet, Valloton, Claude Goine, Abel Raybaud, un petit soldat du 99' d'infanterie, M. Mollard et quelques autres courageux citoyens. , , La tâche héroïque des sauveteurs volontaires Ils venaient de s'engouffrer dans le couloir de ce reste d'immeubles à demi enfoui sous les pierres; les gravats et la terre. , . Un signe et le silence se fit; D'où venaient les "appels ?\ D'ici, à droite, derrière cette porte, un homme. Vingt bras se tendent , pour forcer l'huis. Un cri de rage : la porte est blindée. Il faudrait' un outil. L'in génieur en chef de la ville de Lyon, M. Chalumeau est là. Le nécessaire - est aussitôt fait. Le lieutenant Bal, qui dirige l'équipe de pompiers, s'avance alors. Il a des ordres pour faire évacuer. Mais les sau' ■ ' : . • \...