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Le Petit Journal, 15 mars 1938

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Le Petit Journal
15 mars 1938


Extrait du journal

[OMMUNISTES français, vous avez répondu nombreux à mon appel du 20 février 1938. Vos lettres ont été ce quelles devaient être. Travailleurs de chez nous, soucieux de votre dignité, conscients de la gravité des circonstances, vous n'etes pas tombés dans l'erreur habituelle aux polémiques partisanes. Pas un mot d'injure, pas une feuille anonyme. Rudes ou conciliants, révol tés, inquiets ou sceptiques, vous avez tous usé de franchise. La préoccupation du bien général, un juste attachement à votre metier. à votre famille,-se font jour à.travers vos .lignes. Et. quand nous ne sommes pas d'accord, au; moins avez-vous le courage de déclarer en quoi, pourquoi. ' Mais, dussé-je étonner certains de mes lecteurs, nous sommes le plus souvent très proches. La majeure partie de nos divergences reposent sur des malentendus, sur de vieilles formules que, de bonne foi, vous cherchez à mettre'au point. Dans l'important'courrier que vous m'avez adressé, je relève ces passages caractéris tiques : « Le manque de confiance est 1 unique cause de la crise actuelle. Ses auteurs sont les malfaiteurs publics, irresponsables,, qui, de 1918 à 1928 (pourquoi s'arrêter à 1928 ?) ont/gâché notre victoire et gaspillé le patrimoine que nous avons sauvé... Nous regrettons d'avoir à constater votre impuissance à imposer aux pouvoirs publics cette chose si simple : l'honnêteté. » « Tu ne vois donc pas, m'écrit un autre, que, depuis des*, années, les bourgeois nous ont regardés, à travers leurs folets, comme on regarde les bêtes au Jardin des Plantes et au Zoo ? Nous ne voulons pas du pain qu'on nous passe par les grilles et nous aimons mieux le payer rassis que de le recevoir frais et de luxe comme des étrennes gratuites. » Enfin, méditons ces phrases d'un « anti-calotin » qui m'a fait savoir : « Dans notre boulot quotidien, nous savons nous tenir chacun à sa place. Nous ne sommes pas assez bêtes pour vouloir diriger l'usine sans savoir les cosinus (sic). Mais nous exigeons que nos enfants aient les moyens, s'ils en sont capables, d'apprendre ce qu'on ne nous a pas appris. Si, sous prétexte de service social, on' nous force, dans les loisirs, à lire un journal plutôt qu'un autre, nous lirons, exprès, celui qu'on ne veut pas nous donner. Nous sommes patriotes comme vous; seulement nous ne voulons pas qu'on cache son égoïsme derrière un rideau tricolore. Ça, c'est le drapeau et il est à . tout le monde et nous voulons le voir à l'endroit et à l'envers. » , C'est exactement ce que vous exprimait mon appel du 20 février : « Vous vous êtes sentis moralement isolés... parqués à l'intérieur d'un domaine où les autres n'entraient qu'afin de vous embaucher, de solliciter vos suffrages, de vous apporter une aumône condescendante, incompatible avec votre légitime fierté. » Telles furent mes affirmations, telles furent vos répliques. Le rapprochement est donc possible quant à l'essentiel, les espoirs sont les mêmes. Indépendant de foutes les puissances officielles et privées, le P. S. F. ne subira aucune entrave dans la pratique de cet idéçl. Depuis le mois de mai 1934, nous réclamons, encouragés par les insultes des fainéants, la réconciliation générale des Fran çais....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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