Extrait du journal

. E courrier d'un directeur de journal est habituellement, i |e n'en doute pas, fort chargé. Quand ce directeur est, à la fois, chef d'une immense famille, son courrier de vient, je l'affirme, écrasant. Mais on ne saurait croire à quelpoint ces lettres innombrables sont instructives. De toutes les classes de la société, de toutes les catégories du travail, de tous les points du territoire, depuis la zone des armées jusqu'aux plus lointaines possessions d'outre-mer, me parviennent ainsi, quotidiennement, les échos de pensées con fiantes, inquiètes, affectueuses, réconfortantes. Diverses par : leur expression, elles vibrent d'un même idéal patriotique et • humain. De cette masse d'envois, il est, en chaque période, possible de dégager un courant principal, une sorte de résultante. Si, - vraiment, cette résultante répond à un état caractéristique cles [ esprits, il y a, me semble-t-il, obligation professionnelle de saisir les pouvoirs publics et le pays lui-même. Tel me paraît être, actuellement, le cas. b q O R mes multiples correspondants abordent spécialement, depuis quelques semaines, le problème du-gouverne ment. Non pas de la composition du Cabinet dont ils ne semblent guère se soucier outre mesure : peut-être pas assez. Non pas de la solidité ou de la faiblesse de ce Cabinet. Le sens de l'intérêt général au-dessus des considérations indi viduelles et partisanes prime à un édifiant degré. Au bref, on traite surtout de cette prévision, - de cette sincérité, de ce cœur à cœur, de cette flamme communicative qu'en chaque occasion nous recommandons ici dans les rap ports entre les dirigeants et la masse. Chacun des articles où nous envisageons ces rapports est l'objet d'approbations, de remarques, de sùggestîôns presque passionnées. - Nous les résumerons en quelques notes brèves....