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Le Petit Journal, 24 octobre 1932

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Le Petit Journal
24 octobre 1932


Extrait du journal

UNE MERE... UN ROI... ON ENFANT La princesse Hélène vient à Bucarest Elle veut assister aux fêtes du 11e anniversaire de son fils, le prince Michel Le 10 mars 1921 Athènes en joie célé brait le mariage du prince Carol de Rou manie avec la princesse Hélène de Grèce. Mariage d'amour, ultime, et heureux épisode d'une idylle de six mois. L'année préoédente, le jeune prince Carol avait fait un long voyage, presque le tour du monde, pour guérir une lourde peine de cœur. Pour Mlle Lambrino, il avait été sur le point de renoncer à ses droits d'héri tier au trône. Mais la raison d'Etat avait parlé plus haut que la passion et, sur les instances de sa famille, le prince avait rompu et suivi le conseil de Napoléon : « En amour, il n'est qu'une victoire : la fuite. » La Suisse l'accueillit en automne, après l'Egypte, les Indes, le Japon, l'Amérique et la France. Il y venait, « plein d'usage et raison ». Une visite qu'il rendit à la famille exilée du roi Constantin l'enchanta. La pure beauté de la princesse Hélène, la mélancolie de sa destinée charmèrent ses vingt-cinq ans. Un mois plus, tard, les jeunes gens se revirent, à Bucarest, aux fiançailles du diadoque avec la princesse Elisabeth de Roumanie et leurs parents ne mirent aucun obstacle à leur sympa thie naissante. Les guirlandes de fleurs et de lauriers, les souvenirs gracieux épars sous le plus beau ciel du monde, la volupté divine de l'Hellade, autant d'heureux présages pour l'union royale. Trop d'heureux présages, sans doute, et qui rendirent, dans l'Olympe, les dieux jaloux. La destinée fit bientôt souffrir la prin cesse aux yeux clairs. Pourquoi rappeler les détails pénibles d'une maladie, d'une séparation, et le départ puis le retour dans sa capitale d'un époux attaché dé sormais par d'autres liens ? Promise à l'exil, la petite reine s'en alla. Quittant l'Orient et sa lumière, elle vint cacher sa douleur dans la brume de Londres. Une joie lui restait, ce petit prince Michel, que-Paris vit passer le mois dernier, et qui montrait avec l'in souciance de son âge la gravité précoce des enfants royaux. Trois jours elle le garda et toutes les mères auront vécu avec elle ces minutes précieuses, égrenées, chéries et redoutées, dont chacune rapprochait le déchirement de la séparation. De nouveau seule, la reine, qui n'était plus qu'une maman désolée, fut accablée de nouvelles impitoyables. Elle ne rever rait plus son-fils, disâit-on là-bas, le roi voulait le soustraire pour toujours à son influence. Héias ! Quelle influence autre qu'une tendresse passionnée pouvait-elle donc exercer sur cet enfant ? Et voilà, que Bucarest s'apprête, à fêter...

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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