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Le Petit Journal, 28 mars 1892

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Le Petit Journal
28 mars 1892


Extrait du journal

Elle resta hébétée, ne comprenant pas. La mère alla à elle. — Ma fille? Où est ma fille ? - v — Mais, madame, elle dort. — Elle dort ? —- Oui. • ■ — Et où? — Dans sa voiture. t- Mais non, elle n'y est pas.,. J'en viens. La nourrice poussa un cri perçant. Tout le monde courut. Tout le monde vit la voiture vide, sentant une catastrophe, l'abandon. La mère se tordait les bras. — Oh ! mon Dieu, mon Dieu, on me l'a volée! Son mari, éperdu comme elle, essayait de la calmer. ' ■ — Mais non, nous allons la retrouver, qui veux-tu?... La femme fit, avec une terreur inexprima ble dans la voix, dans les regards : — L'homme de la nuit! Le souvenir de la vision d'Annette, la nuit de la naissance, lui était revenu subitement. — Encore ! dit le mari. Il allait demander des explications, mais à ce moment il vit prés de lui son beau-père, Maximilien Ghâteauroux , plus pâle qu'un mort, les yeux étrangement épouvantés, qui dit : — Ma fille ! Amélie se précipita dans ses bras. — Ah! mon père, on m'a volé ma fille , — Volée!... — Oui....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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