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Le Petit Journal, 29 octobre 1932

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Le Petit Journal
29 octobre 1932


Extrait du journal

(De notre correspondant 'particulier) Lyon, 28 Oct. — Devant les jurés de la cour d'assises du Rhône s'est ouvert, ce matin, à 9 heures, le procès de Rambert et Mailly, les deux bandits qui, le 23 novembre dernier, avaient tué, à coups de marteau, pour les voler, un vieux chimiste retraité, M. Odolis Bergeron, et sa tante, Mlle Antoinette Pean, demeurant ensemble à Ecully. A côté des deux accusés, prend place une petite vieille effondrée, qui cache son visage sous un chapeau aux bords tombants. C'est la mère de Mailly. Elle est accusée d'avoir vendu à la Banque de France les pièces d'or que lui avait remises son fils, et qui étaient sa part du butin. Un quatrième personnage devrait être assis, lui aussi,, à ce banc :'c'est le chif fonnier Crokidis. Il est en fuite et est poursuivi par contumace, car il était le receleur habituel des deux assassins. Il fut probablement aussi l'indicateur du coup, si l'on s'en réfère aux déclarations des deux hommes. ' Deux canailles en triste état Rambert et Mailly, par une permis sion spéciale du président Coester, res teront assis pendant tout le procès. En effet, Rambert, surtout, a été grave ment malade, rongé par la tuberculose et Mailly ne vaut guère mieux. On sait que pour les deux hommes, c'est la peine capitale qui est envisagée. Pour Rambert, la condamnation est cer taine- Il a été déjà condamné par con tumace à 20 ans de travaux forcés par la cour d'assises de l'Allier, pour avoir volé et aux trois-quarts assommé une vieille mercière de Cusset. Les deux hommes ont été jugés aussi de nom breuses fois pour vol. L'audience de de main sera consacrée uniquement aux nombreux cambriolages dont ils se sont rendus coupables ; et ce sera une chose assez curieuse que de voir ces deux criminels, qui seront à ce momentlà, condamnés, poursuivis pour des faits dont la plupart ne leur auraient valu que la correctionnelle. Spectacle inaccoutumé : à côté des gardes qui encadrent les deux assassins a pris place une infirmière en costume de la Croix-Rouge. Il faut, en effet, tout prévoir et Rambert est si faible que l'on peut redouter un évanouissement. Le premier accusé répondra à la Cour dune voix assourdie, mais au débit sac cade On sent l'homme rongé p?r la f.iè? vre. S'il est condamné à mort, ce sera une course entre la guillotine et la ma ladie Mailly, dont les cheveux en broussaille surmontent un visage étonnamment jeu ne, apparaît .plus sympathique que Ram bert, dont les traits tirés, les lèvres min ces et sinueuses, le regard inquiétant donnent l'impression d'une bête ^traquée La lecture de l'acte d'accusation fait ressortir toute l'horreur de ce double assassinat. Rambert et Mailly avaient prémédité leur forfait, la chose est fla grante. Ils l'accomplirent sans pitié et après avoir tué les deux habitants de la ferme isolée, iîs emportèrent tout ce...

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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