Extrait du journal

Une fois, il arriva au « quai d’Orsay » de constater que sa caisse était vide parce qu’il s’était laissé escroquer. Il y avait à Berlin un directeur de journal qui était entré dans le sentier de la guerre sur les traces d’Alphonse Lenoir et de Bolo. Il avait fait dire à Paris que si on voulait lui donner quelques mil lions, il ferait telle campagne que vou drait le gouvernement français. La proposition avait paru mériter d’être examinée, car le journal qui s’offrait avait un gros tirage. Pour une raison que nous ne connaissons pas, au lieu de faire négocier le marché par notre léga tion à La Haye, on mit l’Allemand qui aspirait à devenir le mercenaire de la France en rapport avec un honorable député, qui depuis lors est décédé, M. Marc Réville. En quelques conversations auxquelles assista un attaché militaire, l’affaire fut conclue. En bonne monnaie, notre « recrue » encaissa 1.500.000 francs. C’était moins qu’il n’avait demandé, mais c’était encore beaucoup trop, car, rentré chez lui, il s’empressa de ne pas tenir ses engagements. Il s’était vendu, on l’avait payé d’avance, il ne se livra pas. Bon tour aux Français qui lui avaient fait crédit. Une telle saignée, en fin d’année, épuisa au quai d’Orsay la caisse des fonds secrets qui, pour se refaire, ne pouvait pas compter sur de magnifiques dons particuliers, « comme ils en avaient en Angleterre ». Mais ici, nous entre rions dans une autre histoire... MERMEIX. PETITE GAZETTE RIMER...