Extrait du journal

Front dés Vosges, septembre. ■ {retardée dans la transmission) Bette relation de voyage au front ne suit Pas exactement les heures du parcours sur les champs de la mort et de la gloire. La faute en est ù une collaboration obligée de la censure et à des déboires télégraphiques ou postaux .sur lesquels mieux vaut 110 pas insister. Mais avec toute la discrétion im posée, il nous est toutefois permis de no ter la chaleureuse réception du général de M..., qui nous fit, au cours do la randon née, l’honneur de nous inviter à sa table. Si d’autres propos imposent le silence, rien ne s'oppose à la constatation que Je général de M... nous donna d’abondance et avec une verve enflammée un éloquent commentaire de la guerre. Nous étions, à l’écouter et sans qu’il y. ait eu chez nous préméditation d’intervenir, comme des en tants fi. qui l’on conte une histoire fabu- ; le use. Et n’en est-co pas une, en effet, celle- j ci : — Voyez-vous, la guerre qui nous con duira au triomphe, c'est lo résumé do tou tes les guerres passées. Nous avons dû faire tout ce eue les anciens firent, et nous ! avons eu à lutter, en outre, contre la ! science barbare la plus perfectionnée. ! Nous avons accompli des choses étonna n- I tes, la mobilisation d’abord, la résistance j à l’ennemi le plus puissant qu’on ait jamais j connu, le « rétablissement » de la bataille ! de la Marne, maintenant le combat moral j et matériel de tous les jours contre un ad- j versaire sans foi mais resté vigoureux.

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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