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Le Petit Marseillais, 11 octobre 1907

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Le Petit Marseillais
11 octobre 1907


Extrait du journal

On nous écrit de Paris, le 9 octobre : Il n'est plus possible de le nier : l’antimilitarisme. ce mai nouveau, se développe cha^ que jour davantage et avec une rapidité qui plopge dans la consternation ceux qui peu vent s’en rendre compte. Tant que le prési dent du conseil est resté éloigné du pouvoir, il a, faute de renseignements suffisants, ignoré quel était l’état d’esprit de la jeunesse, â la suite de la licence laissée aux propaga teurs d’idées délétères. Instruit, aujourd’hui, par les renseignements qui abondent à son cabinet par les sources les plus diverses, il voit à quel péril ou plutôt vers quelle chute nous courons. Aussi n'a-t-il pas hésité, dans le discours qu’il vient de prononcer à Amiens, à s’attaquer aux hommes qui enseignent à la jeunesse qu’il n’y a plus de patrie ou plutôt qu’il faut faire cause commune avec les enne mis de la patrie. Il y a bien longtemps que je vous ai signalé cet état d'esprit d’une partie 'de la génération nouvelle. On a pu croire alors que le tableau avait été volontairement noirci. Mille faits qui se produisent sur tous les points du ter ritoire à tout instant établissent que nous étions encore au-dessous de la vérité. Ce ne sont pas seulement les généraux chargés d'étudier les causes de la révolte du 17* qui révèlent le triste état de choses actuel. A peu près tous les commandants de corps d’armée ne cessent de dénoncer le progrès, dans les casernes, des idées antimilitaristes. Les jeunes gens des villes qui arrivent au corps sont, pour la plupart, contaminés. Ils affichent leur horreur et leur mépris du mé tier militaire. Même dans les rangs de la bourgeoisie, les doctrines de M. Hervé, plus répandues qu’on ne le supposait, ont fait des ravages. La partie saine des contingents est formée par les conscrits ruraux ou venus de toutes petites villes ; mais ceux-ci ne tardent pas à être entrepris à la caserne par des sol dats affiliés à la Confédération générale du travail ou à quelque Bourse du travail dé partementale ; l’œuvre de propagande anti patriotique commence alors et ne tarde pas à donner de résultats. Les agglomérations ré volutionnaires s’arrangent — et c’est un mot d’ordre venu de Paris — pour rester en con tact permanent avec tous les jeunes ouvriers qui font partie d'un syndicat professionnel. Mais les pires éléments sont formés par les instituteurs, qui apportent au corps une fu-...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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