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Le Petit Marseillais, 12 février 1926

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Le Petit Marseillais
12 février 1926


Extrait du journal

L’Homme des Villes etl’Homme des Champs Affolé de vpir plus démagogique que lui, M. Duinesnil reprochait véhémentement, avant-hier, à d’au tres élus, leur démagogie échevelée. Et pourquoi, puisque les cartellistes ont commence, n’aurait-on pus le droit de délier le bon sens jusqu’à l’absurde ? En somme, depuis que la discus sion a commencé, chacun désire faire payer fout le momie, ses propres électeurs exceptés. Nul ne veut bra ver l’impopularité, cette austère récompense du courage politique. Un parti qui ne doit ses succès de scrutin qu’aux plus basses flagorne ries envers l’électeur, se doit de finir dans l’incohérence économique et fiscale. Il n débuté en promettant que les impôts allaient devenir un véritable plaisir, si même ils subsistaient. Vous éprouvez tous les jours com ment cette saumâtre plaisanterie a tourné. Les sinistres farceurs qui ont ainsi escroqué un mandat législatif Instituent aujourd’hui une querelle entre urbains et ruraux. Us dressent l’une contre l’antre deux catégories de citoyens qui, plus que jamais, ont besoin de vivre en paix sociale et en collaboration continue. On a entendu l’élu des campagnes plaider pour l'exenqption de l’homme des champs, et l'élu des rités plaider de même pour l’homme des villes. I,« conclusion de ces argumentations opposées est que les deux classes de citoyens ont des droits A ne pas contribuer au relèvement financier. Tant de zèle électoral dessert une excellente cause. NI le paysan ni le citadin ne demandent ù l’élu des faveurs fiscales, mais l’un et l’antre exigent une certaine justice distri butive. La ville tentaculaire si- souvent décrite n’a pas dépeuplé les campa gnes pour que les travailleurs restés fidèles à la terre soient dépouillés d’avantages réels. Aux champs, où il arrive que, comme dit le poète, n l’ouvrage d’une année est détruit en un jour », la fiscalité ne peut être la même que dans l’agglomération industrielle. D’autre part, l'ouvrier des villes, tributaire de la production agricole, ne doit pas être un serf uniquement visé par l’agent du fisc. En tout état de cause, cependant, si l'agriculture, dans notre régime financier, bénéficiait d’une prime au travail des champs, il n’y aurait, nas grand mal pour l'homme des villes. En Russie, le régime communiste prétendait asservir des millions de finvsnns nu soviélisme des cités. I amine répondit à ce sophisme social et 1c léninisme stupide a dû s’incli ner devant le labour des sillons. La terre est nourricière. La cité est artificielle et ne saurait vivre d’eileinême. Que le législateur s’attache donc à ne pas créer entre la glèbe et la rue un Antagonisme néfaste. A chacun son faix contributif, comme à chacun sa tâche, campagnard ou artisan. — E. Th. — N. Emile Picard est reçu à l'Académie Française...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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